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L'Hebdo du 8 septembre 1997

Le JDM...


C'est assez souvent que je me fais chambrer en lisant ce journal : "Alors le gaucho, on prépare la révolution ? Au champagne..." ou encore "Mais, July, il est pas mort d'une cirrhose ?". Bref, j'étais habitué à ces blagues de collégiens, qui me faisaient doucement sourire. Je préférais endurer cela et parcourir mon quotidien fétiche, plutôt que d'avoir à supporter les sourires complices des abrutis qui lisent le torchon de la rue Montmartre.

Mais, voilà, Lundi dernier, j'ai fait un premier pas vers la lumière... Déjà passablement emmerdé par un week-end tragi-comique Almatisé à outrance, le bulbe rachidien se remettant à peine d'une tempête médiatico-grotesque qui me donnait les glandes, pour ne pas dire les boules, voilà-t-y pas que je tombe nez à nez avec mon libraire. Celui-ci rangeait tranquillement les invendus (et oui il y en a !) du JDD (Journal Du Dimanche) et mettait à leur place les exemplaires de ce qui allait bientôt devenir le JDM (Journal De M...)

Il était là, sous mes yeux, me narguant de sa une imbécile : Une princesse tarte à souhait, dont le sourire rayonnait autant que sa nullitude ("Diana n'était pas une intellectuelle à message", c'est ce que le sociologue et féru de monarchie, Serge July nous apprend dans son édito tout en psychologie de comptoir, daté du 08 septembre 1997).

Ainsi, catapulté face à une réalité que je ne pouvais accepter d'un trait, je frottais mes deux yeux (et passant j'en profitais pour me gratter le nez à la mémoire de Dodi, c'était sur mon chemin), pinçais mes petits bras.... Mais je dû me rendre à l'évidence, Libération venait de faire sa une (une belle une, presque aussi imposante que la une de Libé sur l'accident de Michael Jackson il y a quelques années) sur Lady Spencer Diana de Galles ! Je me persuadais alors que ce n'était que boutade, 17ème degré, pied de nez à cette presse à sensation si utile à mon fondement les jours de pénuries de ouate.... J'allais voir ce que j'allais voir... Et j'ai vu...

Les jours passèrent et la morve coulait toujours et encore sur les présentoirs de mon kiosque à journaux, tel un de ces gros rhums des foins. Mais cette fois, l'allergie était pour moi. Ainsi Mardi, la Princesse sourit toujours. Et cela devrait suffir à nous faire pleurer (de rires ?)

Mercredi, les raclements de gorge nous amenèrent les "paparrazis", les méchants de l'histoire. Jeudi, calme plat, il devait y avoir foot la veille.... Vendredi et samedi, Libération se fait l'écho d'une "Onde de choc sur la couronne" puis nous annonce un week-end grandiose avec les funérailles de la crash-testeuse de chez Mercedès (mauvais coup de pub pour eux d'ailleurs.. La solidité Allemande en prends un coup.... monté par Rover ?) Enfin lundi, une semaine après le drame, Libération m'assène (en même temps que le coupde grâce (Kelli ?) à nouveaux 8 pages de mièvrerie, de débats de surfaces et d'analyses lamentables. Et Serge July de conclure dans un éditorial aussi brillant que les flash des paparazzis :"Lady Di incarnait à sa manière le rêve d'une mondialisation à visage humain" (sic). La messe est dite, je ne suis pas prêt de sortir mes 7 balles avant longtemps...

Signé : Le grand naîf


Lady Die, elle ne vît jamais le bout du tunnel:

Edito énervé
Le scoop des Ours